Collaborateurs découragés ou en manque de leadership ? Repérez le stress en mode Paralysie
Nous avons trois manières de stresser, pas une de plus : flight, fight, freeze. Et chacune enclenche toute une série de comportements prévisibles. Les repérer, c’est prévenir toutes les conséquences négatives de ces stress sur l’individu ou sur l’organisation… Il suffit d’un peu d’entraînement
Fatalisme ? Envie de faire l’autruche ?
Quand un collaborateur ou une collaboratrice stresse en mode Freeze, il fait le mort en attendant que ça (la situation stressante) passe…
Exemple 1: le stress d’inhibition
Cela fait des mois que les ventes s’érodent et que la marge bénéficiaire s’effondre. Il faudrait réfléchir d’urgence à une nouvelle stratégie de communication, mais le budget est tel qu’il faudrait effectuer une ponction sur les dividendes des actionnaires. Dans l’entreprise, cette situation entraîne des comportements instinctifs délétères : certains assistent avec fatalisme et impuissance au déclin, d’autres semblent préférer ne pas se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe annoncée. Seul le volontarisme de quelques personnes clés permet de prendre les mesures qui s’imposent…
Manque de leadership ? Abattement ?
Le stress en mode Freeze est également caractéristique de ces situations où l’on se sent découragé en un instant et où les autres perçoivent qu’on n’assure pas…
Exemple 2: le stress d’inhibition
Julia annonce à son équipe une mauvaise nouvelle, venue « d’en haut » : le projet sur lequel ils devaient travailler a été confié à une autre équipe, « moins talentueuse mais plus efficace », lui a-t-on dit. En retour, elle reçoit pêle-mêle une avalanche de critiques sur elle et sur la hiérarchie, de l’incrédulité, de la frustration, de la colère, de l’inquiétude quant à l’avenir de l’équipe. Elle prend tout en pleine figure, sans rien dire. Elle se sent subitement abattue, prise d’une grosse fatigue. En un instant, elle perd l’énergie de réagir. Et face à son inaction, son équipe, qui attendait une réponse de soutien vigoureuse, a l’impression qu’elle fuit ses responsabilités…
Sentiment de soumission ? Dévalorisation ?
En mode Freeze, on se soumet inconsciemment au bon vouloir de celui qui détient la force ou l’autorité, et on exécute presque machinalement ce qu’il demande, sans toutefois être aussi efficace que d’habitude…
Exemple 3: le stress d’inhibition
Quand sa manager, irritée, lève la voix, François s’exécute, la mort dans l’âme. Pour lui, il s’éteint. Il n’y a pas d’autres mots. C’est comme si son corps refusait de lui obéir. Comme s’il se soumettait à l’autorité de sa N+1 en court-circuitant son intelligence, son esprit critique. Il y a quelque chose, chez sa manager, qui provoque en lui cet état de passivité qu’il déteste. Il se sent tellement nul, quand ça lui arrive… Il a parfois honte de lui. Mais ça ne dérange que lui : sa manager, au final, obtient ce qu’elle veut… à peu près.
Les symptômes principaux
Pris isolément, ces comportements n’impliquent pas nécessairement la présence de stress en mode Freeze. Soyez attentifs aux autres signaux qui corroborent votre diagnostic en retenant ceci : quelle que soit la contrainte objectivement exercée, quelle que soit la menace subjectivement perçue, la personne soumise à un stress en mode « Paralysie » s’immobilise. Momentanément, elle abandonne la gestion de la situation à d’autres plus autoritaires, faisant le dos rond en attendant que ça passe. C’est instinctif. C’est ce qui a été programmé par l’évolution pour nous aider à survivre aux situations difficiles que nous traversons.
Ce que fait une personne en stress de Paralysie
- Elle est abattue, découragée.
- Elle se dévalorise.
- Elle voit les choses avec fatalisme.
Ce que ressens une personne en stress de Paralysie
- Elle ressent une fatigue, une lassitude.
- Elle a peu d’énergie.
- Elle est sensible à la douleur.
Ce que vous observez chez une personne en stress de Paralysie
- Regard bas.
- Traits tombants, épaules voûtées.
- Teint pâle.
- Voix basse, soupirs.