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Du stress au burn-out ? Ecoutez votre stress avant qu’il ne vous crame.

Toutes les études le démontrent. Le burn out est systématiquement lié au stress. Mais pas n’importe lequel : le stress chronique. Celui qui s’installe dans votre vie professionnelle, jour après jour. Celui qui s’accumule, goutte après goutte, jusqu’à faire déborder votre vase et vous amener à passer du stress au burn-out. Et, au final, c’est votre organisme qui encaisse…

Une réaction simple de stress…

… Ne dure pas. Certes, quand il repère une « menace » (une situation évaluée comme stressante), notre organisme se met en phase d’alarme pour répondre au danger. Il se prépare à y faire face et mobilise de l’énergie, au détriment d’organes qui en consomment beaucoup (systèmes immunitaire ou digestif, par exemple). Il enclenche un de ses programmes de survie : stress en mode Flight, Fight ou Freeze. Mais dès que la menace disparaît, l’organisme se détend. L’énergie libérée est réallouée. Tous les systèmes reprennent leur fonctionnement normal.

Lucas aime son travail d’account manager. Motivé, perfectionniste, il entretient des contacts de haute qualité avec ses clients, qui le savent fiable. Ce qui le met parfois dans des situations difficiles. Quand, par exemple, il promet une affiche, qui ne dépend pas de lui mais des graphistes de l’équipe, il a toujours un petit coup de stress si le travail n’est pas livré dans les délais. Alors, agacé, il prend son téléphone pour les presser un peu. Et il est livré. Ensuite, seulement, il se détend.

Une réaction de stress qui dure…

… doit être compensée par l’organisme. La situation stressante consomme de l’énergie, donc il augmente le taux de sucre dans le sang pour assurer l’approvisionnement en énergie. C’est la phase de résistance, utile pour s’adapter à la persistance d’un milieu « hostile ». Ici encore, l’organisme est programmé pour revenir au fonctionnement normal dès que la « menace » disparaît.

Ce matin, Lucas a palabré pendant des heures avec un client mécontent qui l’a pratiquement agressé au téléphone parce que le délivrable final ne correspondait pas au cahier des charges initial. Impossible de lui faire entendre raison alors que Lucas a un dossier reprenant tous leurs échanges et l’évolution de la réflexion du client. Menaces, mauvaise foi, insinuations, rien ne lui a été épargné. Au final, Lucas a demandé au patron de l’agence d’intervenir. Il a réglé l’affaire, puis remercié Lucas pour son professionnalisme. La pression est (enfin) retombée.

Où est la limite entre y croire à fond et faire l’effort d’y croire ? Entre le plaisir et l’obligation ?

Une réaction de stress qui s’installe dans la durée…

… mène à l’épuisement physique. Si la situation stressante persiste ou s’intensifie encore, l’organisme est débordé, ses mécanismes de défense dépassés. Sollicité en permanence, il entre en phase d’épuisement. Les réserves psychiques et biologiques se vident. Résistance et tension s’installent jusqu’à entraîner des problèmes de santé qui peuvent devenir chroniques.

Lucas dors mal ces derniers temps. Impossible de s’endormir, réveil à 3 heures du matin avec des pensées plein la tête. L’horreur. Il ressent des tensions dans la nuque. Sa consommation d’aspirines commence à l’inquiéter aussi. Il fait vaguement le lien avec le travail, les horaires de 10 à 12 heures par jour, les projets toujours urgents, les marges qui s’effritent ou la connexion H24 qui l’oblige aussi à travailler les week-ends. Il ne se repose jamais, en fait. Et il attribue son état à l’impossibilité de lever le pied : il n’a pas envie de perdre ce super job ! Sans la savoir, peut-être, Lucas est devenu candidat au burn out.

Conclusion

Phase d’alarme, phase de résistance, phase d’épuisement, burn out. C’est la séquence classique que suit un organisme hypersollicité. Et le monde du travail actuel est très, très sollicitant.

C’est le corps qui finit par lâcher par manque d’énergie. Pas le mental. Le mental, en général, se veut plus fort que le stress, quitte à le nier en fonction de l’image que l’on veut donner, par exemple.

Une partie de la solution ne serait de l’inviter à repérer les symptômes quotidiens de stress et à les relier à leur cause. De cette manière, il serait possible de les traiter avant qu’elles n’aient un effet délétère sur l’organisme.

« Pour éviter le stress chronique, les réactions de stress doivent uniquement répondre aux situations qui les créent. Les ruminer ou appréhender leur réapparition, par exemple, génère un stress qui menace de s’installer ».

Un article écrit par Patrick Collignon
www.patrickcollignon.com